La saison est à son apogée. Les possibilités de vivre notre passion sont nombreuses en ce moment. Et pourtant, je n’en ai qu’une en tête. Réunir la passion de la montagne et de la pêche pour atteindre des milieux extraordinaires que sont les lacs d’altitudes. En France, les possibilités sont nombreuses. Du Nord des Alpes, aux Pyrénées, en passant par les Alpes du Sud et également quelques pépites en Auvergne. A quoi s’attendre dans ces milieux soumis à des conditions climatiques rudes ? Quelles stratégies adoptées ? Vers quels massifs s’orienter ? Quel matériel emmener ? Dois-je partir à la journée ou prévoir de bivouaquer ? En réalité, les possibilités sont nombreuses. Reste néanmoins à faire les bons choix, tout en étant capable de s’adapter alors que l’on se trouve parfois à plusieurs heures de marche de la voiture.

Etat de lieux
Comme indiqué en introduction, notre pays regorge de pépites en altitude. Parfois facilement accessibles, parfois à plusieurs heures de marche, il y en aura pour tous les goûts. De la Haute-Savoie aux Pyrénées Atlantique, vous pourrez croiser dame Fario, l’Omble chevalier, l’Omble ou Saumon de fontaine, le Cristivomer, et quelques fois, mais plus rarement de la Truite Arc-en-ciel. Pour compléter ces espèces, certains lacs sont également peuplés de vairons, et parfois même, de poissons blancs, voir de perches, selon l’altitude à laquelle ils se trouvent.

Des environnements fragiles
Les lacs de montagne, bien qu’ils soient des terrains de jeux extraordinaires pour les pêcheurs, restent des milieux fragiles. Rappelons-nous que les espèces piscicoles sont bien souvent présentes du fait de l’action de l’homme.
De plus, ces poissons que nous aimons tant leurrer ont aussi un impact sur une cohorte d’espèces présentent naturellement dans ces milieux, et notamment les amphibiens.
Parfois décrié, le soutien des populations piscicoles par l’alevinage tend à diminuer dans le temps. Effectivement, il a été parfois choisi de ne plus aleviner du tout certains lacs pour préserver d’autres espèces. Il ne s’agit pas là d’alimenter un débat, mais il est primordial de nos jours de pêcher en ayant conscience de notre impact et des enjeux qui en découlent.
Les lacs sont également soumis aux conséquences du changement climatique. Comme l’omble chevalier, certaines espèces sont même parfois en sursis du fait par exemple de l’augmentation de la température des eaux. Ils souffrent également d’une sur fréquentation, pêche, baignade, activités diverses et variées, pollution. Le pêcheur devra respecter ces milieux, ne laissant aucune trace de son passage. Pour mieux connaitre des environnements fragiles et leurs enjeux, vous pouvez approfondir le sujet via un document édité sous forme de livret le conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, en collaboration avec l’OFB. Ce dernier est consultable et téléchargeable ici: https://www.lacs-sentinelles.org/fr/ressources/lacs-montagne-illustr%C3%A9s-livret-d%C3%A9couvrir-lacs-altitude. C’est également l’occasion de souligner et de remercier les nombreuses associations locales et les bénévoles qui participent au maintien des activités halieutiques dans ces cadres naturels exceptionnels.

Matériel de rando/bivouac
Que la sortie soit prévue pour une ou plusieurs journées, un des objectifs est de voyager léger. Ici, pas besoin de waders. Il faudra privilégier des vêtements légers, stretch, qui sèchent vite. Le pantalon short Field and fish répond totalement à ce besoin. Deux en un, il permet en un seul vêtement d’être à la fois couvrant en mode pantalon, et évolutif en short lors des grosses chaleurs ou pour les moments de marche. Pour le haut du corps Il faudra prévoir une première couche de change pour éviter de rester mouillé en arrivant sur site, une seconde couche thermique et protectrice contre les UV. J’ai un faible pour les matières naturelles et en particulier pour la laine merinos. Plus onéreuse que le synthétique, elle ne garde pas les odeurs de transpiration et possède des propriétés thermorégulatrices. Pour la troisième couche, la veste ultralight Field and fish saura trouver une place en fond de sac. Légère, coupe-vent, respirante, et imperméable, parfaite pour les sessions où la météo peut être changeante. Prévoir un bonnet fin et surtout une casquette ou un chapeau, ainsi qu’un tour de cou. Chaussez-vous correctement selon vos objectifs. Optez plutôt pour une paire imperméable, basquettes de rando/trail pour les amateurs du light ou chaussures de rando/treck pour avoir du costaud au pied, à vous de choisir. Côté portage, optez pour un sac à dos confortable avec une bonne capacité de charge. Un sac de 40 litres pour la journée, un de 55-60 litres pour un bivouac. Il vous permettra de transporter tout votre nécessaire pour la montagne mais aussi pour la pêche. Pour le compléter, je vous conseille un chestpack et/ou une banane, étanche ou non. Ces deux bagages pourront être portés avec le sac à dos sans aucune contrainte, à l’inverse d’un gilet de pêche. Les deux modèles disponible de la gamme Field and Fish sont totalement adaptés à cette pratique.
Pour les amateurs de bivouac, il vous faudra choisir une tente selon vos critères (nombre de couchage, présence d’un avant toit ou pas, poids) ou un bon sursac pour tenter un bivouac à la belle étoile. Mais aussi un matelas, un duvet et un drap de soie. Ce dernier offrira un confort au touché dans le duvet, augmentera l’efficacité thermique et capturera l’humidité produite par votre corps durant la nuit. Il faudra également prévoir de faire à manger avec un bon réchaud. N’oubliez pas que le fait d’allumer un feu est réglementé en France, et qu’il est primordial de diminuer les risques d’incendie en période estivale, et ce même en montagne. Vous devrez également prévoir des accessoires pour vous nourrir à savoir une casserole, un gobelet/bol par personne, et des couverts. Optez pour des produits en silicone, pliables et ultra légers.
La gestion de l’eau est également primordiale. Avec l’arrivée de nouvelles technologies, terminé le transport de 6 litres d’eau dans le sac pour être autonome, les sessions à faire bouillir l’eau pour l’assainir. Place aux gourdes filtrantes comme celle de la gamme Water-to-Go, distribuées sur notre shop en ligne, permettant de filtrer jusqu’à 200 litres d’eau avant de changer le filtre. Les bactéries, virus, tout comme les parasites et autres impuretés sont éliminées. Un souci en moins, et un gain de poids inestimable.
Matériel de pêche
Là, on va être confronté à un dilemme. Même si une base de matériel est incontournable, le pêcheur montagnard devra faire des choix en fonction des caractéristiques du ou des lacs visés. Néanmoins, pour le moucheur, l’incontournable passera par une 9’6 ou 10’ soie de 4/5. Ce profil de canne permettra de pêcher les bordures en sèche, en nymphe ou au petit streamer léger. Personnellement, si je mise sur une pêche à 100% mouche, je prends une seconde canne toujours d’une longueur 9’6 ou 10’ mais cette fois en soie de 6. Le vent étant parfois de la partie, il faut pouvoir être à l’aise au lancer.
Côté leurre, une ou deux cannes spinning seront à priorisées. Je ne suis pas assez compétents dans le domaine pour vous conseiller mais une canne d’une puissance 2-14 g et une seconde plus puissante de 7-20 g seront des alliés formidables. Depuis quelques temps, nous collaborons avec Mathieu de Morpho. Il a développé plusieurs modèles de canne et de leurres spécialement dédiés à la pêche en lac de montagne. Vous trouverez auprès de lui du matériel de qualité.
Les mouches et/ou leurres devront être sélectionnés pour aller à l’essentiel. Prendre une seule boîte contenant une sélection adaptée est suffisante. Les terrestres (fourmis, fourmis ailées, sauterelles, sedges, et autres tabanas) seront vos alliés sans oubliés quelques nymphes légères, et de petits streamers. Côté leurres, une sélection de cuillères ondulantes, tournantes et quelques leurres durs vous permettront de prospecter largement toutes les couches d’eau. Il faut comprendre que la majorité de la pêche se fera sur les bordures. Les lacs d’altitude étant généralement des milieux pauvres, les prédateurs que sont les salmonidés maraudes sur les bordures où la nourriture est présente.
Côté bas de ligne, il n’y pas trop besoin de réfléchir. Que l’on soit adepte des queues de rat ou des bas de ligne à nœuds, il faudra qu’il soit plutôt rapide d’autant plus si vous vous retrouvez avec des conditions ventées. Cela fait quelques temps que je fais confiance au savoir de Nicolas Germain, passé maître dans l’art de la cuisson des fils, rendant des propriétés élastiques extraordinaires à ses bas de ligne. N’hésitez pas à le solliciter pour une confection aux petits oignons.
Si vous partez en famille à la journée, vous pouvez aussi opter pour une canne utlra compacte pour pêcher à la bombette, une solution ultra-light, polyvalente, efficace, et très rapide à mettre en œuvre.

Les choses sérieuses : la pêche
Bien évidemment, il y a la théorie, avec laquelle toutes les stratégies possibles ont été envisagées. Et malheureusement, ou heureusement, il y a les aléas de pêche, qui nous jouent régulièrement des tours. La saisonnalité sera ici importante. Certains lacs sont précoces et meilleurs en début de saison, d’autres le seront plutôt au mois d’août, voir septembre. A vous de construire votre propre expérience à ce sujet ou à glaner des conseils précieux des auprès des pêcheurs locaux. Comme en rivière, la diversité d’insectes évoluera tout au long de la saison. Si je devais choisir une seule période, ce serait août. Avec l’apparition des fourmis ailées, les salmonidés peuvent se trouver dans un état de frénésie alimentaire, un spectacle fantastique, qui peut être impressionnant puisqu’en fermant les yeux, vous entendrez aisément les gobages des poissons actifs. Bien entendu, les lacs pyrénéens sont plus précoces que ceux des Alpes du Nord, qui dégèlent et chauffent plus tardivement. Un paramètre à prendre également en considération si vous souhaitez voyager un peu.
Comme mentionné plus haut, les pêches les plus productives lorsque les conditions sont réunies, sont localisées sur les bordures. Les milieux étant plutôt pauvres, la nourriture aquatique se concentre sur les berges. Ces dernières sont aussi la garantie pour les salmonidés de trouver des terrestres apportés par le vent ou tout simplement tombés dans l’eau. Je ne saurais trop vous conseiller en arrivant au bord d’un lac de commencer par analyser la topographie de ce dernier pour y reconnaitre des postes préférentiels. Si vous le pouvez, prenez un peu de hauteur, les eaux translucides vous permettront de lire relativement aisément la topographie du fond permettant d’adapter votre stratégie. Identifiez les avancées, les anses, les cassures, les hauts-fonds, les blocs immergés, mais aussi les éventuels tributaires, ils représentent également des postes de choix, avec une eau oxygénée et surtout source de nourriture. Après avoir identifié les postes favorables, Mais aussi le sens du vent, synonyme de transport de nourriture. Observez et pêchez la bande située entre la berge et ses 15 premiers mètres. Dans 80 % des cas, votre pêche devrait se situer dans cette zone. Sèche, nymphe légère à vue, duo sèche-nymphe, noyée, micro-streamer, toutes ces techniques peuvent obtenir des rendements impressionnants sur ces poissons opportunistes. Ne soyez pas timide, pêchez l’eau même en absence de gobages, les poissons monteront du fond pour se saisir d’une proie dodue. N’hésitez pas à être actif, les poissons seront sensibles à l’impact de votre imitation sur l’eau. Curieux ils viendront voir ce qui est tombé sur l’eau. Sur les postes un peu plus profonds, vous pouvez tenter d’utiliser un streamer en allant chercher les blocs, ou les cassures, avec un peu de chance, un gros sujet rodera dans les parages et vous gratifiera d’un beau combat. Les couleurs naturelles sont à privilégier mais n’hésitez pas à essayer des modèles incitatifs comme le sparkler.


A vos chaussures, sac à dos et cannes, profitez de cette fin de saison pour vous régaler en montagne.
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